source: OUEST FRANCE
Le chauffage extérieur bientôt interdit en terrasse et dans ace public par le gouvernement
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé lundi que le gouvernement va interdire les terrasses chauffées après l’hiver prochain et obliger la fermeture des portes des bâtiments chauffés ou climatisés. Une mesure déjà mise en place à Rennes depuis le 1er janvier 2020.
La ministre de la Transition écologique a annoncé lundi 27 juillet 2020 la volonté du gouvernement d’interdire aux bars et aux restaurants de chauffer leurs terrasses à la fin de l’hiver prochain. La Convention citoyenne pour le climat trouve ainsi un début de traduction concrète. Le gouvernement a annoncé lundi 27 juillet 2020 des premières mesures réglementaires
inspirées des propositions des 150 citoyens à l’issue du Conseil de défense écologique présidé par Emmanuel Macron.
source: LE PARISIEN
Pourquoi les terrasses chauffées vont être interdites en 2021
Réclamée par la Convention citoyenne, l’interdiction des braseros et autres systèmes de chauffage de terrasses entrera en application avant l’hiver 2021. Trop énergivore pour le gouvernement.
Par Frédéric Mouchon Le 27 juillet 2020 à 15h12, modifié le 28 juillet 2020 à 09h39
« On ne peut pas climatiser la rue en plein été lorsqu’il fait 30 degrés et on ne peut pas non plus chauffer à plein régime des terrasses en plein hiver pour le simple plaisir de boire son café en terrasse. » En une formule, la ministre de l’Ecologie, Barbara Pompili, a enterré ce lundi le concept des terrasses chauffées. A partir de l’hiver 2021, les systèmes de braseros et autres radiateurs propulsant de la chaleur sur des terrasses ouvertes seront interdits en France.
C’est l’une des mesures phares annoncées ce matin à l’issue du Conseil de défense écologique et c’était l’une des préconisations des 150 Français réunis au sein de la Convention citoyenne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France.
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Rien qu’à Paris, pas moins de 12500 établissements seraient dotés de terrasses chauffées. Les élus écologistes de la capitale, notamment l’ancien maire EELV du IIe arrondissement Jacques Boutault, militaient depuis des années pour la disparition de ces équipements très énergivores dont le bilan carbone est catastrophique. « Une seule terrasse chauffée de 12 m2 émet autant de Co2 qu’un 4×4 de type SUV qui roulerait 350 kilomètres chaque jour », a calculé l’élu.
Une mesure déjà effective dans certaines grandes villes
D’après un calcul effectué par l’association écologiste Negawatt, une terrasse de 75 m2 équipée de cinq braseros au gaz émet autant de CO2 à l’échelle d’un hiver qu’une voiture neuve qui roulerait 120000 km !
« C’est une aberration écologique qui ne va pas du tout dans le sens de la sobriété énergétique et qui pose un gros problème de surconsommation », reconnaît-on au cabinet de la ministre de l’Ecologie. Sans attendre que l’Etat ne légifère, certaines villes avaient pris les devants, comme Rennes (Ille-et-Vilaine) qui a décidé d’interdire les dispositifs de chauffage de terrasse, les jugeant néfastes pour la planète. D’autres, comme Angers ou Bordeaux, avaient entamé des réflexions sur le sujet.
LIRE AUSSI > Interdiction des terrasses chauffées : un enjeu écologique mais aussi d’emplois
Mais Paris faisait de la résistance. « Nous avons entamé ce combat dès 2008 et relancé notre demande d’interdiction l’hiver dernier, mais nous avions essuyé beaucoup de critiques et de quolibets, rappelle Jacques Boutault. Alors, aujourd’hui, évidemment, nous prenons notre revanche et nous sommes contents d’avoir eu raison trop tôt. »
Les fumeurs et les restaurateurs inquiets
Selon une étude réalisée en décembre par l’institut Yougov, plus de deux Français sur trois s’accordent à dire que les terrasses chauffées représentent une importante déperdition d’énergie, mais seulement un sur trois est clairement « favorable » à cette interdiction.Newsletter L’essentiel du matinUn tour de l’actualité pour commencer la journéeS’inscrire à la newsletterToutes les newsletters
Parmi les accros aux cigarettes, qui n’ont plus la possibilité de fumer à l’intérieur des établissements, 82 % avouent utiliser plus ou moins fréquemment l’hiver ces endroits pour en griller une légalement en buvant leur petit noir. Autant dire que parmi cette catégorie de clientèle et chez les propriétaires de bars et restaurants, cette interdiction est plutôt mal vue : 57 % des amateurs de clope café considéraient il y a sept mois que ce n’est pas une « mesure indispensable ».
source: LE PARISIEN
Interdiction des terrasses chauffées : un enjeu écologique mais aussi d’emplois
Tandis que Thierry Salomon, de l’association Negawatt, déplore «leur bilan énergétique catastrophique», Franck Trouet, qui représente les hôteliers, indique qu’elles «représentent 30 % du chiffre d’affaires» dans l’hôtellerie et la restauration.

0Par F.M. Le 2 janvier 2020 à 22h15, modifié le 2 janvier 2020 à 22h19
Si les terrasses chauffées représentent 30 % du chiffre d’affaires dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, les écologistes, eux, voient rouge dès qu’on leur parle de ces installations.
Alors que la ville de Rennes a banni les chauffages sur les terrasses le 1er janvier, devenant officiellement la première métropole française à les interdire complètement, nous avons confronté leurs positions.
Thierry Salomon, vice-président de l’association écologiste Negawatt : « Ce n’est pas raisonnable »

Chauffer une terrasse est-il vraiment néfaste pour l’environnement ?
THIERRY SALOMON. Très peu d’études ont été faites sur le sujet, mais quand on fait le calcul, on comprend que c’est une vraie gabegie. Prenez une terrasse de 75 m2 chauffée par cinq braseros au gaz. Si vous l’utilisez 14 heures par jour de mi-novembre à mi-mars, votre chauffage émettra 13,6 t de CO2, soit l’équivalent de ce qu’émettrait une voiture neuve si elle faisait trois fois le tour de la Terre. Comme elles sont exposées au vent, ces terrasses consomment en moyenne en chauffage vingt fois plus au mètre carré qu’un logement bien isolé.
À Paris, les chauffages au gaz sont interdits.
Si on prend le même exemple, cela impliquerait dix chauffages électriques radiants et la consommation serait réduite de moitié. Mais cela consommerait tout de même l’équivalent sur une année de neuf fois la consommation d’un ménage en électricité spécifique : c’est-à-dire tous les appareils électriques de la maison hors chauffage et eau chaude. Rien qu’à Paris, où plus de 12 000 terrasses sont chauffées, cela équivaut à la consommation annuelle en électricité spécifique de 220 000 habitants.
Les cafetiers revendiquent le droit au confort de leurs clients.
Moi-même je suis client de ces terrasses chauffées, mais franchement ce n’est pas raisonnable. Tout le monde a été choqué, à raison, que les stades de Doha soient climatisés à ciel ouvert. On s’est moqué d’eux, mais chauffer des dizaines de milliers de terrasses tout l’hiver, c’est très largement pire.
Franck Trouet, délégué général du groupe national des indépendants de l’hôtellerie : « Des emplois en jeu »

Au contraire de Rennes, Paris n’a pas souhaité pour l’instant interdire les terrasses chauffées.Newsletter L’essentiel du matinUn tour de l’actualité pour commencer la journéeS’inscrire à la newsletterToutes les newsletters
FRANCK TROUET. Il faut savoir que 30 % de notre chiffre d’affaires dépend de nos terrasses et qu’il y a des emplois en jeu. À Paris, la température moyenne dépasse très légèrement les 12°C et il y a une forte demande de la clientèle pour que les terrasses soient chauffées en hiver. Nos clients attendent d’être accueillis sur des terrasses confortables et c’est le dernier lieu où l’on peut discuter autour d’un verre tout en fumant une cigarette en même temps.
Mais à l’heure de l’urgence climatique, chauffer une terrasse est-il vraiment raisonnable ?
C’est une question naturelle que l’on doit évidemment se poser aujourd’hui. Et si demain, on nous proposait une solution intelligente pour offrir autant de confort qu’un chauffage, nous serions tout de suite preneurs.
Dans certains pays, les cafés proposent des couvertures à leurs clients.
Proposer des plaids est effectivement une option intéressante. L’an prochain, le nouveau règlement des terrasses et étalages sera en discussion à Paris et nous aurions tout intérêt à nous pencher sur ce sujet avec la mairie. Notre volonté est aussi de travailler avec nos fournisseurs de becs chauffants pour trouver des modèles moins énergivores ou s’alimenter en électricité verte provenant d’énergies renouvelables. Cela permettrait de combiner impératif socio-économique et respect de l’environnement.